Mon expérimentation sur la montre GPS

La plupart des coureurs utilisent une montre GPS, pourtant, peu de recherche scientifique supporte son réel bénéfice, et son impact sur la psychologie est méconnue. Dans cet article, je vais vous révéler les résultats d’une expérience inédite menée sur 7 coureurs ayant accepté d’enlever leur montre pendant 1 semaine.

Dimanche 20 octobre 2019, Trevor Hofbauer remportait les Championnats canadiens au Marathon de Toronto en 2:09:51. C’est le deuxième marathon le plus rapide jamais couru par un Canadien, ce qui l'a qualifié pour les prochains Jeux olympiques de Tokyo.

Hofbauer qui visait le standard olympique en 2:11:30 a largement dépassé ses attentes, mais le plus frappant, c’est qu’il a réalisé cette performance sans porter de montre.

« J’ai porté ma montre pendant des années, j’ai utilisé Strava aussi, mais je comparais systématiquement mes entrainements avec ceux des années passées, c’est pour cela que j’ai décidé d’enlever ma montre. Aujourd’hui je n’utilise plus le pace, je cours plutôt au temps et à l’effort. Et c'est ainsi que j'ai couru aujourd'hui. Je n'avais pas besoin de regarder le pace, et quand je me sentais bien, je continuais de pousser. »

En 1999, Casio sort la première montre GPS

Voici la PRO TREK PRT-1 : admirez l’antiquité, c’est une des toutes premières montres GPS jamais créées.

Puis en 2003, Garmin lance sa première montre destinée aux coureurs : la Forerunner 101.

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Depuis des dizaines de modèles lui ont succédé

Mais ce n’est que depuis 2010 que les ventes de montre GPS ont réellement explosé, avec une augmentation constante depuis 2015.

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Nous avons donc peu de recul sur l’impact de la montre GPS

Et si je vous disais que vous disposez d’un système d’une précision inouïe et d’une complexité déconcertante ? Un système quasi parfait qui est le produit de millions d’années d’évolution. Une machine qui demeure mystérieuse et que les scientifiques n’ont pas fini d’étudier.

Ce système ? C’est votre corps. Nous disposons tous de cet outil incroyable, pourtant aujourd’hui, la quasi-majorité des coureurs fait davantage confiance à sa montre, et certains ne la quittent pas pour dormir (j’en fais partie).

Nous avons pris pour acquis que la montre était indispensable pour progresser, se motiver et performer, pourtant, peu de recherche scientifique confirme ce fondement.

Hofbauer a réalisé une performance stratosphérique sans porter de montre, c’est donc l’occasion de se questionner sur sa réelle utilité.

Au fait, pourquoi on court avec une montre ?

  1. Pour collecter des données de l’entrainement :

    • Le nombre de kilomètres parcouru, le pace, la fréquence cardiaque.

    • Le temps de récupération entre les intervalles.

    • Pour tenir son journal d’entrainement.

  2. Pour comparer ses entrainements d’une semaine ou d’une saison à l’autre.

  3. Pour mettre ses entrainements sur les réseaux sociaux comme Strava.

  4. Pour indiquer notre appartenance à la communauté des coureurs.

En regardant cette liste attentivement, je remarque un point intéressant : la plupart des raisons qui nous poussent à porter une montre sont liées à notre volonté de quantifier et de mesurer les différentes variables de l’entrainement.

En fait, je crois même que ces chiffres peuvent servir à satisfaire des besoins psychologiques dont nous n’avons pas conscience, tels que : le contrôle et la sécurité (se rassurer).

  • Suis-je assez en forme pour faire un record personnel ?

  • Est-ce que je progresse ?

  • Est-ce que je cours au bon pace ?

  • Suis-je bon ?

Aujourd’hui je vous propose une expérience inédite.

La montre GPS est-elle vraiment (toujours) nécessaire ?

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Sept coureurs ont accepté de retirer leur montre pendant une semaine

L’objectif de cette mini-expérience était de tester l’impact de la montre GPS sur la psychologie et le mental des coureurs.

PROTOCOLE

  • SEMAINE 1 : Les volontaires couraient avec leur montre.

  • SEMAINE 2 : Les volontaires couraient sans leur montre.

  • Après chaque entrainement, ils répondaient à un questionnaire en ligne.

  • Pour chaque athlète, des moyennes ont été calculées.

  • Les moyennes de la semaine sans montre ont été comparées à celles de la semaine avec montre.

CE QUI ÉTAIT MESURÉ

  • Le stress, la peur d’échouer (avant l’entraînement).

  • La concentration, l’aisance, la perception de l’effort (pendant l’entrainement).

  • Le plaisir, la fierté, la déception, et la fatigue (après l’entrainement).

PARTICIPANTS

  • Sept coureurs

  • Entre 23 et 55 ans

  • Le plus rapide : 4:04 au 1500m.

  • Le moins rapide : 3h41 au marathon.

COMMENT LIRE LES RÉSULTATS

EFFET POSITIF DU SANS MONTRE

EFFET POSITIF DU SANS MONTRE

EFFET À CONFIRMER

EFFET À CONFIRMER

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  1. PEUR D’ÉCHOUER

C’EST QUOI ? La peur de l’échec est courante chez les coureurs. Elle peut générer de l’anxiété et impacter négativement la performance et le plaisir.

Hypothèse : S’entrainer sans montre devrait diminuer la peur d’échouer.

Avant ton entrainement, avais-tu peur d’échouer ?

Résultats : L'entrainement sans montre a été très bénéfique pour Matisse et Félix qui ont vu leur peur d'échouer significativement baisser. Mais l’effet inverse a été observé chez Alvaro Simon et Francisco.

Explication possible : Un coureur qui utilise sa montre pour se rassurer sur son pace, ou pour comparer ses propres performances pourra ressentir un soulagement lorsqu’il enlève sa montre. Toutefois, le fait de courir sans montre pourrait avoir l’effet inverse chez les coureurs qui ne font pas confiance à leurs sensations.

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2. STRESS

C’EST QUOI ? Chaque coureur a besoin d’un niveau d’activation optimale pour performer, trop de tension peut diminuer la performance.

Hypothèse : S’entrainer sans montre devrait réduire le stress d’avant entrainement.

Avant ton entrainement, te sentais-tu nerveux ?

Résultats : L'entrainement sans montre a réduit le niveau de stress chez 3 coureurs : Simon, Matisse et Félix, alors qu'il a significativement augmenté pour Nicholas et Alvaro.

Explication possible : Un coureur qui n’a pas l’habitude de courir aux sensations pourra ressentir du stress avant un entraînement ou une course lorsqu’il ne porte pas sa montre, puisqu’il compte habituellement sur cette dernière pour lui dicter son pace (cela le rassure). À l’inverse, un coureur plus à l’écoute de ses sensations sera moins inquiété sans sa montre : il se fait confiance.

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3. CONCENTRATION

C’EST QUOI ? De nombreuses études scientifiques ont démontré que la concentration, aussi appelé flow, est un état psychologique qui favorise la performance.

Hypothèse : S’entrainer sans montre devrait augmenter la concentration.

Étais-tu absorbé par ton entrainement ?

Résultats : L'entrainement sans montre semble avoir booster la concentration de (presque) tous les coureurs en particulier Alvaro et Félix, alors qu'un seul coureur (Matisse) a rapporté l'effet inverse.

Explication possible : Durant un entrainement, plusieurs raisons nous poussent à regarder notre montre :

  • Se distraire de la douleur

  • Vérifier son allure

  • Le réflexe / l’habitude.

Toutefois, nos résultats montrent que ces distractions peuvent réduire la concentration.

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4. DIFFICULTÉ

C’EST QUOI ? Tout simplement la perception du niveau de difficulté d’un entraînement.

Hypothèse : S’entrainer sans montre devrait diminuer la perception de difficulté de l’entrainement.

As-tu trouvé l’entrainement facile ?

Résultats : Globalement, les coureurs semblent avoir trouvé les entraînements plus faciles durant la semaine sans montre, à l'exception de Nicholas et Alvaro.

Explication possible : Courir sans montre devrait augmenter noter capacité à courir aux sensations, ce qui nous permet plus facilement d’être dans la zone. Or des études scientifiques ont démontré que la concentration entrainait une baisse de la perception de l’effort.

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5. FATIGUE

C’EST QUOI ? La fatigue est le signe que nous avons bien travaillé, elle est donc indispensable pour progresser. Néanmoins, certains athlètes d’endurance (trop) motivés peuvent atteindre l’overreaching non fonctionnel, c’est-à-dire un trop haut niveau de fatigue que le corps ne peut assimiler. Si l’erreur est fréquemment répétée, l’athlète stagne, régresse ou tombe en surentrainement.

Hypothèse : S’entrainer sans montre devrait réduire la perception de fatigue post entraînement.

À quel point te sentais-tu fatigué après ton entrainement ?

Résultats : De façon presque unanime, cinq coureurs ont rapporté moins de fatigue après les entrainements durant la semaine sans montre.

Explication possible : Courir sans montre permettrait de mieux gérer son allure, et donc possiblement d’éviter l’overreaching non fonctionnel et donc le niveau de fatigue.

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6. EFFORT

C’EST QUOI ? La perception de l’effort est une variable intéressante à mesurer, car elle permet de quantifier l’intensité d’un entrainement et d’éviter de travailler dans la mauvaise zone.

Hypothèse : S’entrainer sans montre devrait réduire la cote d’effort perçue.

Cote d’effort durant l’entrainement ? (1 à 10)

Résultats : 3 coureurs ont rapporté un effort plus important durant la semaine sans montre, et 3 un effort moins important.

Explication possible : S’entrainer avec la montre pourra mener un athlète qui a naturellement tendance à beaucoup se pousser, à s’entrainer encore plus fort, l’enlever peut alors être bénéfique.

À l’inverse, pour un athlète qui a naturellement tendance à moins se pousser, la montre peut avoir un rôle motivateur.

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7. SATISFACTION

C’EST QUOI ? Il est préférable de concilier entrainement et plaisir. Le plaisir de l’effort, du travail bien fait, ou de prendre du bon temps avec ses partenaires d’entrainement.

Hypothèse : Courir sans montre devrait augmenter le plaisir après l’entrainement.

Après ton entrainement, étais-tu content ?

Résultats : À l’exception de Simon, tous les coureurs ont rapporté avoir pris plus de plaisir à l’entrainement durant la semaine sans montre.

Explication : Imaginez la séance suivante : 6x1000 à 3:30/km. Dès le premier 1000m, votre montre vous indique 3:40, et à chaque nouvelle répétition votre allure diminue. À la fin de votre séance vous êtes abattu, car votre moyenne par 1000m est de 3:50/km. Pourtant aujourd’hui il faisait plus de 30 degrés et vous étiez fatigué.

Malgré tout vous vous sentez frustré, déçu, et vous êtes irrité, ce qui vous empêche de prendre du plaisir, et de connecter avec vos partenaires d’entrainement.

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8. DÉCEPTION

C’EST QUOI ? La montre nous offre la possibilité de comparer nos temps et d’évaluer nos performances à travers les semaines ou les années. Le jour où vous n’atteignez pas le pace visé, il est possible de vivre de la déception.

Hypothèse : Courir sans montre devrait diminuer la déception post entrainement.

T’es-tu senti déçu après ton entrainement ?

Résultats : Presque tous les coureurs ont rapporté vivre beaucoup moins de déception durant la semaine sans montre, avec des différences colossales pour Nic, Séb et Alvaro.

Explication possible : Un coureur qui utilise sa montre pour se rassurer sur son pace, son niveau de forme, ou pour comparer ses propres performances, pourra ressentir un soulagement lorsqu’il enlève sa montre.

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9. FIERTÉ

C’EST QUOI ? La fierté est une émotion extrêmement importante que nous ressentons lorsque nous atteignons un objectif difficile pour lequel nous avons travaillé dur. Sa fonction est de nous motiver à nous entrainer dur pour atteindre un résultat.

La fierté a également une fonction sociale, puisqu’elle qui nous permet d’exposer nos réussites aux autres, qui vont ensuite reconnaitre notre expertise et nos progrès.

Le meilleur exemple étant lorsque nous faisons un record personnel.

Ressentir de la fierté permet de booster :

  • Notre estime personnelle (je me sens compétent).

  • Notre sentiment d’être reconnu et accepté par les autres (“Wow t’es hyper rapide").

  • Notre motivation à relever de nouveaux défis. (“Je peux faire encore mieux”).

Hypothèse : Courir sans montre devrait augmenter la fierté ressentie.

T’es-tu senti fier après ton entrainement ?

Résultats : Nic, Séb, Alvaro et Francisco ont vécu davantage de fierté pendant la semaine sans montre.

Explication possible : Dans certains cas, la montre peut nous empêcher de ressentir de la fierté, car nous rappelle sans cesse que notre pace (à l’entrainement) n’est pas aussi rapide que notre pace de compétition.

L’astuce est donc d’avoir des objectifs alternatifs tels que : courir relâché, bien gérer son effort, se dépasser, ou prendre du plaisir à l’entrainement.

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CE QU’ILS EN ONT PENSÉ

 
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« DIFFICILE AU DÉBUT

»

J'ai trouvé ça difficile au début de faire mon tempo, mais je crois avoir fait des bons entraînements même sans ma montre. J'étais en contrôle et j'ai aimé me fier à ma perception, j'étais plus dans le moment présent.

C'est un peu ce que j'aime en cross-country ou lors d’une sortie en trail : de ne pas avoir à me pacer et à juste profiter de l'environnement (montée, descente, flat). Toutefois, j’ai moins aimé l’incertitude de ne pas savoir si j’étais à la bonne allure durant les intervalles.

Cette expérience m'a appris à être meilleur pour me fier à ma propre perception de l'effort. C'est certain que je vais continuer à courir mes jogs sans montre car je trouve cela plus naturel et ça me permet d'être dans le flow. Pour la haute intensité sur le plat, je préfère la montre.

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« UNE CHOSE EN MOINS À LAQUELLE PENSER »

J'avais une chose en moins à laquelle penser, j'arrivais donc à me concentrer davantage sur mes sensations et ma technique. J'arrivais à courir les bons paces à l'entraînement juste en me concentrant sur mes sensations. J’ai découvert que mon corps connait très bien mon pace 5km sans devoir y penser. Mes jogs étaient mieux aussi. Je ne savais pas à quelle vitesse j'allais, et je pensais donc à autre chose que d'essayer de courir au bon rythme.

Globalement, j’ai aimé renouer avec mes sensations physiques. Sans la montre, il n'y a rien d'autre à faire que respirer et penser à son corps. Le seul problème, c’est que je ne savais pas combien de temps je passais à courir. C'est utile pour moi, parce que je compile ces données pour analyser mon degré de fatigue au fil des semaines.

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« ÇA M’A APPRIS À PLUS ME FIER À MES SENSATIONS »

J'ai trouvé l'expérience enrichissante, car elle m'a appris à plus écouter mon corps et à me fier à mes sensations. Elle m'a aussi appris que j'étais un peu dépendant de la montre et des nombres qu'elle indique. Au début, j'avais toujours le réflexe de vouloir partir la montre et la regarder pour voir le pace.

Je crois que c'était surtout bénéfique pour les « easy jogs », car j'allais vraiment lentement en écoutant mon corps ce qui m'a permis de mieux récupérer.

Par contre, je ne suis pas certain d'avoir fait le nombre de kilomètres indiqué sur mon plan et cela me dérangeait un peu.

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«

J'AI AIMÉ ME JUMELER À DES GENS PLUS LENTS

»

Les deux premiers jours j'avais toujours la sensation d'avoir oublié de quoi, et le réflexe de regarder mon poignet revenait sans cesse.

J'ai aimé le fait d’ignorer mon allure et courir aux sensations. J'ai aimé le fait de me jumeler à des gens plus lents que moi, courir à leur rythme et leur demander à la fin : combien de km on a fait?

J’ai moins aimé l’absence de données (rythme cardiaque, allure moyenne). Moins la possibilité d'emprunter des tracés de façon spontanée, car j'avais peur de ne pas couvrir la distance. Pour les intervalles et tempo run il fallait souvent faire des calculs.

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« EXPÉRIENCE LIBÉRATRICE »

Cette expérience a été très libératrice. Même si j’avais envie de connaitre mon pace, j’ai été capable de relaxer, de profiter davantage de mon quartier, sans être concentré sur la montre et la vitesse.

Au final, je pense que j’ai ralenti, mais cela m’a fait du bien. Je pense intégrer des entrainements sans montre dans le futur pour ressentir cette liberté, la relaxation et apprécier la nature.

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« LE CHRONO PERD SON IMPORTANCE»

J'étais un peu anxieux à l'idée de courir sans montre, mais plus la semaine avançait, moins ça me dérangeait, et plus je me fiais aux messages de mon corps.

Être obligé de courir au feeling, c'était une bonne expérience! Le chrono perd son importance, ce qui compte c'est vraiment comment on se sent sur nos pieds, mais je n'ai pas aimé ne pas savoir à quelle vitesse je courais durant mon entraînement tempo.

J’ai appris que je ne me fais pas assez confiance. Mon corps connaît le feeling des différentes vitesses, donc je pars à la bonne vitesse naturellement, mais quand le mental embarque et dit "es-tu trop relaxe?" j'ai tendance à trop accélérer notamment sur les journées easy.

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« JE ME SUIS LAISSÉ GUIDER PAR LA FATIGUE »

Moins de pression à courir sans montre, mais j'avais de l'inquiétude à savoir si ma vitesse était la bonne.

Globalement, j'étais détendu, je n’avais pas moyen de confirmer le résultat, ce qui m’a permis d’écouter plus mon corps. J'avais des doutes à la fin de mes courses sur mon allure, mais j’ai essayé de me laisser guider par la fatigue, chose que je n’avais jamais faite auparavant.

 
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Bénéfices à courir sans montre

  • Plus à l’écoute de son corps et de ses sensations.

  • Meilleure gestion de l’effort.

  • L’entrainement semble moins difficile.

  • Sentiment de liberté.

  • Gain de concentration.

  • Plus de plaisir et de fierté après l’entrainement.

  • Moins de stress, et de peur de ne pas atteindre le pace visé.

  • Moins de fatigue après entrainement.

  • Toutefois, les résultats montrent que chaque coureur et différent et ne tirera pas les mêmes bénéfices à courir sans montre.

POUR QUI ?

Voici les personnes qui, selon moi, bénéficieraient le plus à courir sans montre :

  • Vous êtes du genre à vouloir tout contrôler, à calculer votre pace, votre nombre de kilomètres hebdomadaire et faire des projections sur vos temps de course.

  • Vous avez des barrières mentales, vous voyez certaines allures comme des limites infranchissables.

  • Vous avez du mal à vous faire confiance, vous vous sous-estimez.

  • Vous ne savez pas vraiment courir aux sensations.

Quand courir sans montre ?

  1. Pendant vos footings.

  2. Au retour d’une blessure.

  3. En début de saison, durant la préparation générale.

  4. Quand vous êtes fatigué.

  5. Quand les conditions d’entrainement sont extrêmes (température, vent, dénivelé).

Quand courir avec sa montre ?

  1. Durant la préparation spécifique : 3-4 semaines avant votre course importante.

    • Si vous visez un marathon en 3h00, votre montre vous permettra de rentrer quelques séances au pace visé (4:16/km), ce qui boostera votre confiance le jour j.

  2. Quand vous courrez dans un nouvel endroit.

  3. De temps en temps lors d’une séance difficile pour vous pousser et mesurer vos progrès.

Ma conclusion

La montre, c’est comme n’importe quelle technologie, elle n’est ni bonne ni mauvaise, ce sont plutôt nos croyances, et l’usage que nous en faisons qui vont être déterminantes.

En fin de compte, je crois que l’usage de la montre GPS est très utile pour les débutants qui cherchent avant tout à se motiver. Mesurer ses progrès grâce à son bracelet intelligent, et les partager sur Strava, peut être super motivant, surtout au début.

Pour les coureurs plus expérimentés, ceux qui recherchent la performance, la montre peut être très utile en période de compétition, ou durant les entrainements spécifiques, mais beaucoup moins en préparation générale et pendant les easy jogs.

Finalement, il y a un facteur crucial à prendre en compte : la personnalité du coureur.

Si vous êtes du genre à vouloir impressionner la galerie sur Strava, que vous avez un grand besoin de reconnaissance, ou si vous avez une insécurité permanente sur votre niveau de forme, je pense que la montre peut définitivement vous jouer des tours.

La meilleure façon de le savoir est de tester par vous-même. Dans mon cas, j’ai décidé de ne plus porter ma montre durant mes jogs, et j’ai été surpris du résultat : plus de plaisir, meilleure gestion de l’effort et concentration, et le sentiment que le temps passe plus vite. En d’autres mots, un vrai sentiment de libération.

Et toi, tu attends quoi pour essayer ?


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