Je déteste courir.
Salut les bipèdes,
Hier, j'ai vu passé un post plutôt marquant sur Facebook.
Ce post Facebook a généré pas mal de commentaires, et de débats houleux. Jugez par vous-même ...
La raison pour laquelle ce post nous active autant, c'est parce qu'il propage l'idée qu'il est possible d'atteindre un niveau exceptionnel sans aimer son sport.
Encore pire, que ce serait correct voire souhaitable.
Or ces dernières années, vous serez surement d'accord avec moi pour dire que le discours ambiant souligne l'importance de prendre du plaisir dans son activité.
Toutefois, ce que le discours populaire oublie de préciser, c'est qu'il est tout à fait possible de performer sans aimer son sport.
Il y a de nombreux exemples d'athlètes dans ce cas.
Le problème de détester son sport ne relève pas tant la performance, mais davantage des répercussions sur la santé mentale, et l'épanouissement.
En fait, plusieurs études scientifiques ont démontré qu'il existait deux routes menant à la performance.
La première route allie plaisir, motivation autodéterminée et performance. L'athlète s'entraine fort, mais prend du plaisir dans le processus, son bien-être n'est pas sacrifié.
La seconde route, c'est lorsque l'athlète pratique uniquement son sport pour des raisons qui ne provient pas vraiment de lui (je veux gagner pour être reconnu). Le plaisir disparaît, la performance se fait au détriment de sa santé mentale.
De nombreux athlètes performent malgré une motivation très extrinsèque, mais combien de temps, et à quel prix ?
La recherche en psychologie a aujourd'hui démontré que prendre du plaisir dans son activité permet d'allier bien-être à long terme et performance.
Le secret des champions qui durent dans le temps ?
Ils cumulent toutes les formes de motivation, et profitent de ces fameuses 4 roues motrices.
Voici un autre exemple d'une athlète française qui pour être honnête me rend triste.
Laure Manaudou.
Elle fut l'une des meilleures nageuses françaises.
Son palmarès fait frémir.
Elle a récolté 127 médailles, dont 86 en or et 3 médailles aux JO d'Athènes.
Mais ce qui me marque le plus c'est cette phrase tirée de son livre :
« Depuis que j'ai pris ma retraite à la fin du mois de janvier 2013, je n'ai pas remis le pied dans l'eau d'un bassin de natation. Rien ne me manque (…) Je n'ai jamais aimé nager. Je suis arrivée à la natation par hasard, presque par accident, à un âge où l'on ne décide pas de grand-chose (…) Je n'ai jamais aimé nager. Ce que j'aimais, c'était gagner. »
Laure Manaudou a vécu plusieurs épisodes de burnout et de dépression. C'est le dur prix qu'elle a payé par son manque de plaisir, avec un entraîneur aux pratiques très spéciales.
Florent Manaudou, son frère, a lui aussi connu un immense succès en natation, mais a également quitté son sport pour s'essayer au handball.
Récemment il a révélé avoir retrouvé le gout de nager.
En apprenant à prendre du plaisir :
"Sur les 300 jours de l'année passés dans l'eau, il n'y en a que quatre ou cinq qui sont intéressants en compétition. Donc, si vous n'aimez pas l'entraînement, cela rend la vie difficile."
En résumé, vous pourrez progresser en course à pied sans prendre vraiment de plaisir.
Mais votre vie n'aura pas la même saveur.
D'ailleurs, si c'est important pour vous de réussir dans votre sport, je crois qu'il est important de ne pas tomber dans l'extrême inverse.
C'est correct de courir sans avoir de plaisir : de temps en temps.
C'est correct d'aimer performer et de vouloir réussir.
C'est une question d'équilibre motivationnel.
Si pendant plusieurs semaines ou mois, vous ne trouvez plus de plaisir, c'est un signal d'alarme, ne l'ignorez pas.
Vous savez quoi ?
Aimer la course ça s'apprend.
Votre amour pour la course change et changera.
Ce sera le sujet d'un prochain article.
Si vous voulez connaitre votre profil motivationnel ou psychologique, je fais ça, c'est même ma spécialité, j'ai élaboré un questionnaire appuyé par la science et testé sur des dizaines de coureurs (contactez-moi par courriel).
Prenez soin de vous,
Max